« Plus les membres d’une communauté désapprouvent sévèrement un acte délinquant donné, moins on trouvera, dans cette communauté, d’individus qui commettront ce délit. » Maurice Cusson

L’enlèvement parental, particulièrement sous sa forme internationale, est un crime qui reste encore largement impuni. Les auteurs de kidnapping parental, non seulement arrachent, seuls ou avec l’aide d’autres personnes, leurs enfants à l’affection d’un autre parent, mais de plus, ils parviennent très souvent à se faire passer pour des victimes.

Ils bénéficient de solides appuis juridiques et économiques dans les pays où ils ont trouvé « refuge ». Malgré le fait, que lesdits pays ont ratifié des conventions internationales, pour lutter contre le kidnapping parental. Les conséquences du kidnapping parental sont loin d’être négligeables pour les victimes principales ; c’est-à-dire les enfants, le parent rejeté ainsi que les membres de la famille de ce dernier.

Face à cette situation, de nombreux parents victimes d’enlèvements parentaux, et à plus forte raison les enfants enlevés, se trouvent profondément démunis lorsqu’il s’agit de dénoncer ces actes et de faire respecter leurs droits légitimes.

Intervenants malhonnêtes

Afin de justifier l’enlèvement de ses enfants et d’éviter les sanctions judiciaires, le parent kidnappeur prétend qu’il est victime d’une relation abusive. Il a fui avec ses enfants une situation qui mettait en danger leur propre existence. Dans la plupart des cas, il n’a jamais soulevé cette problématique lorsqu’il vivait en ménage commun avec l’autre parent. Il ne s’est notamment jamais plaint, auprès des services sociaux de son lieu de domicile, des préjudices qu’il prétend avoir subis.

Cette distorsion de la réalité trouve pourtant des oreilles compatissantes, autant auprès des proches du kidnappeur, que de ses défenseurs (avocats, associations, etc.). Le rôle négatif de ces intervenants dans l’escalade du conflit est loin d’être négligeable. Ils conseillent à leurs clients de faire de fausses déclarations, même lorsqu’ils doivent prêter  serment de dire toute la vérité, rien que la vérité. En bafouant la justice, différentes organisations trouvent ainsi un moyen de faire avancer leur propre agenda.

Plus les personnes craignent de susciter la désapprobation de leurs proches, et particulièrement de leurs parents, moins ils ont tendance à commettre des délits. Mettez sur un piédestal le kidnappeur, offrez-lui une tribune pour répandre ses calomnies, permettez-lui d’effacer son histoire personnelle et de construire à la place un mythe ; vous le confortez alors dans l’idée que son crime est parfaitement justifié.

C’est la triste réalité que doivent cependant affronter aujourd’hui ceux qui luttent contre le kidnapping parental.

Parent abusif

Si le parent séparé de ses enfants, contre son gré, cherche à être présent dans leur vie, toutes sortes d’obstacles se dressent sur sa route. Il doit d’abord prouver qu’il n’est pas l’horrible individu que l’on dépeint. Bien entendu, dans leur propre intérêt, les enfants doivent être protégés d’un tel monstre. La partie adversaire est obnubilée par leur sécurité et leur bien-être, que le parent déchu n’est prétendument plus en mesure de leur apporter. L’a-t-il d’ailleurs jamais été ?

Pour faire taire ces calomnies, réparer une injustice, et surtout pour revoir ses enfants, le parent lésé engage généralement des frais juridiques importants. Une fois qu’il a mis le doigt dans l’engrenage de la justice, il lui sera d’autant plus difficile de se dégager de la surenchère procédurière du parent kidnappeur.

Le parent kidnappeur exige des visites supervisées, dans un cadre surveillé. Le pauvre, il faut le comprendre, il est persuadé, comme toute personne ayant commis une action peu louable, que l'on va lui rendre la monnaie de sa pièce. Bien que le parent ostracisé ait agi par la voie légale pour revoir ses enfants, il représente désormais une menace permanente. Il n’est pas rare qu’il soit accusé de vouloir kidnapper ses enfants, alors que c’est ce qu’ils viennent (lui et ses enfants) de subir !

Dans la première phase suivant leur enlèvement, les enfants ne savent plus à quel saint se vouer, compte tenu de la contradiction flagrante existant entre leurs souvenirs positifs et la nouvelle réalité qu’ils doivent dorénavant ingurgiter (ta mère, ton père est un monstre). Malheureusement, en raison de l’impunité dont le parent kidnappeur bénéficie, les enfants sont ensuite obligés de s’aligner sur sa position. C’est une question de survie pour eux, puisque l’autre parent a été écarté de leur vie.

Grâce à ces subterfuges, de nombreux parents abusifs parviennent à tromper leur entourage et les tribunaux.

Réparer une injustice

Afin d’enrayer ce phénomène en nette recrudescence, il est nécessaire, dans l’intérêt des enfants, que les intervenants soient sensibilisés à ces questions et qu’ils ne signent pas un chèque en blanc à des parents irresponsables et malveillants. Par ailleurs, les sanctions sévères doivent dissuader ces mêmes parents de poursuivre leur politique d’éradication.

Sans la mise en place de ces gardes fous, il est illusoire de penser résoudre ces graves cas de maltraitance envers les enfants.